Souvent douloureuse et source d’appréhension (pour les étudiants infirmiers aussi !), les IM (intramusculaires) demandent des connaissances spécifiques.
Avant de faire une intramusculaire
L’intramusculaire permet d’administrer une antibiothérapie, un sédatif, un antalgique, un traitement hormonal… Grâce à la grande vascularisation des muscles dans lesquels on injecte le traitement, celui-ci fait effet rapidement et efficacement. Mais il y a des risques lors de la réalisation de l'intramusculaire :
- L’administration d'un produit par erreur dans un vaisseau sanguin
- L’atteinte du nerf sciatique
- L'infection
Pour éviter les deux premiers risques évoqués ci-dessus, deux précautions sont à prendre :
- réaliser l'intramusculaire dans le quart supéro-externe de la fesse (ou sur le dessus de la cuisse si besoin de changer de site, ou en cas d’impossibilité de piquer dans la fesse). On dessine donc une croix virtuelle de manière à diviser la fesse en quatre et à « viser » dans la partie externe, en haut. Ainsi on évite de toucher le nerf sciatique.
- faire un retour veineux pour s’assurer de ne pas être dans un vaisseau sanguin (sinon on risque de faire une intraveineuse…) : aspirer avec le piston de la seringue et en cas de retour sanguin reculer légèrement l’aiguille et refaites le test.
Matériel nécessaire pour faire une intramusculaire
- Compresse imbibée d'alcool
- Aiguille à intramusculaire (le plus souvent en services, la couleur est verte ou bleue) voir la taille des aiguilles
- Gants à usage unique non stériles
- Traitement à préparer en salle de soin ou prêt à l'emploi (neuroleptiques, sédatifs...)
- Conteneur à déchets coupants
- Sac poubelle DASRI (jaune) et DAOMI (noir)
Préparation d'injection avec produit prêt à l'emploi
Parfois les produits sont prêts, il suffit d’ouvrir l’ampoule et d’aspirer le produit dans une seringue :
- Après avoir réuni tout le matériel et lavé vos mains, adaptez l’aiguille rose ou verte à la seringue (assez large pour permettre d’aspirer le produit facilement) et gardez le tout en stérile (dans les emballages donc)
- A l’aide d’une compresse, ouvrez l’ampoule et jetez de suite le morceau qui reste entre vos doigts, dans un container.
- Aspirez le produit et adaptez l’aiguille qui servira à l’injection : purgez et gardez le tout stérile jusqu’à l’injection.
Préparation d'injection avec produit non prêt à l'emploi
C’est le cas lors de l’administration d’antibiotiques : le principe est le même mis à part qu’au lieu d’aspirer le produit, vous allez d’abord aspirer le solvant, avec la même aiguille vous injectez le solvant dans le flacon contenant le traitement en poudre et mélangez le tout sans enlever l’aiguille (pour des raisons d’hygiène). Tout doit être parfaitement dissout ! Réaspirez la solution, changez d’aiguille et allez voir votre patient pour le soin (voir paragraphe précédent). Dès que votre matériel est prêt, rendez-vous auprès du patient et expliquez-lui pourquoi vous venez le voir, rassurez-le. Peu de gens aiment les piqûres :-)
Procéder au lavage des mains
Un lavage simple est suffisant.
Aseptiser
Pour ne pas provoquer d’infections, aseptisez le site de l’injection à l'aide de votre compresse imbibée d'antiseptique (souvent, il s'agit d'alcool), mais d’autres règles d’hygiène sont nécessaires.
Où réaliser l'injection intramusculaire ?
Plusieurs choix sont possibles, en évitant les hématomes éventuels, les membres paralysés... Vous pouvez procéder à l'injection sur les faces externes des bras et cuisses, dans la région péri-ombilicale (autour du nombril en respectant une distance de 15 cm du nombril minimum). Si toutefois aucune de ces zones n'est propice à la réalisation d'une sous-cutanée, vous pouvez utiliser le quart supéro-externe de la fesse, comme pour une intramusculaire mais pas avec la technique de l' (intramusculaire.
Piquer : le bon geste
La façon de réaliser les gestes jouent beaucoup dans la réussite d'un soin, dans la prévention de la douleur également. Pour réussir une intramusculaire, il faut tendre la peau entre l’index et le pouce, piquer d’un seul coup pour que toute l’aiguille pénètre dans la peau, mais avec souplesse. Veillez à ne pas percuter l’os chez les patients très maigres : l'injection intramusculaire est plus à risque les autres (à tel point, que parfois, on utilise une aiguille sous-cutanée). Un geste fluide lors de la piqûre et franc (mais pas brutal) permet de minimiser la douleur : dans le meilleur des cas le patient ne sent rien (il sent en revanche le produit passer lorsqu'il est injecté). C'est pourquoi le produit doit être injecté en douceur (presser doucement le piston). Une fois votre matériel prêt à l'utilisation, votre patient prêt (confort, position, antisepsie) :
- Tendre la peau dans le quart supéro externe de la fesse, entre le pouce et l'index (changer de fesse un jour sur deux)
- Désinfecter à l'aide d'une compresse imbibée d'alcool (ou autre produit, selon protocole)
- Piquer franchement et avec souplesse, verticalement et en faisant pénétrer toute l'aiguille.
- Injecter lentement le produit
- Ôter l'aiguille, éventuellement essuyer le site d'injection avec une compresse sèche
- Eliminer l'aiguille dans un container DASRI et repecter l'ensemble des règles liées à l'élimination des déchets, la traçabilité des soins...
Aussitôt après l’administration du traitement injectable, jetez immédiatement votre aguille dans un container (que vous aurez donc amené au lit du patient). Enlevez vos gants avant de sortir de la chambre et lavez-vos mains à nouveau. L’évacuation de déchets est faite dans les règles de l’art pour limiter le risque infectieux :
- à risque : sac jaune
- papier, cartons etc. : sac noire
- patient en isolement sceptique : sac rouge
N’oubliez pas la traçabilité de vos soins : dans le monde des infirmiers, pas écrit… pas fait :-D
Y a t il des risques à réaliser une injection IM ?
Tous soins infirmiers comportent des risques d'effets secondaires. L'injection intramusculaire également. C'est pour cette raison que l'injection est réalisée dans cette zone bien précise de la fesse, car nous devons éviter de toucher le nerf sciatique. Toutes les infirmières sont formées à cela dans les cours théoriques mais aussi en pratique, afin de faire valider leur technique par un professionnel, et même plusieurs en réalité. Ainsi, que l'on fasse appel à des infirmières en hôpital, en EHPAD, en cabinet comme Sanolib ou autre, les patients bénéficient d’une technique sûre.
Comment éviter ces risques ?
En réalisant une injection avec le bon matériel et en suivant les conseils indiquant dans quelle zone de la fesse il faut piquer, on évite la plupart des risques spécifiques à l’injection intramusculaire. Néanmoins, il y a d’autres risques comme l’infection, la douleur, ou les effets indésirables liés au médicament injecté par exemples. Il est donc nécessaire pour les professionnels en soins infirmiers de connaître les effets secondaires potentiellement induits par le médicament injecté, de suivre le protocole d’asepsie avant d’injecter le produit, de tenir compte des antécédents médicaux du patient, etc.
Quels traitements sont injectés en intra musculaire ?
Les traitements les plus couramment utilisés pour une injection IM sont les neuroleptiques comme l’Haldol, d’autres sédatifs injectés en urgence en cas de forte agitation voire de risque de passage à l’acte potentiellement violent envers les autres ou envers soi-même… Mais aussi les antibiotiques, des antalgiques, des vaccins ou toute molécule que l’on veut faire agir rapidement puisque les injections intra musculaires permettent une absorption rapide du produit. Généralement, en 20 minutes le produit a agi. Cela est donc particulièrement efficace et intéressant en cas d’urgence ou de grosse souffrance physique ou mentale.