Ce soin consiste en l'introduction d'une sonde dans l'estomac, via l'oesophage. La sonde est introduite par les voies nasales, comme son nom l'indique, afin d'atteindre l'estomac par les "voies naturelles".
Principe
L'infirmier pose la sonde nasogastrique en passant par les narines et l'insère jusqu'à atteindre l'estomac ou le
duodénum. Différents types de sondes peuvent être utilisées en fonction de l'objectif du soin : faire un lavage d'estomac ? apporter une
alimentation entérale ? Voyons en détails les indications de la sonde nasogastrique (SNG).
Indications
La pose de sonde nasogastrique est indiquée dans 3 types de situation particulier : la nécessité de vider l'estomac de son contenu, parce qu'il lui est nuisible ainsi qu'à l'ensemble de l'organisme, la recherche de diagnostic et l'alimentation chez un patient qui ne peur s'alimenter normalement.
- Lavage d'estomac
- intoxication :
- tentative de suicide (TS) médicamenteuse
- empoisonnement
- visée diagnostique : trouver la cause d'un comportement agité
- Aspiration gastrique :
- occlusion intestinale : le contenu des intestins remonte dans l'estomac à cause d'un état de constipation non traité, entraînant des vomissements. Pour éviter tout risque de péritonite (infection du péritoine par perforation des intestins, à cause de l'abondance des selles), on aspire le contenu puis on pratique un lavage d'estomac
- tentative de suicide (TS) médicamenteuse
- empoisonnement
- Nutrition entérale : le patient ne peut plus se nourrir normalement, le médecin prescrit une alimentation par sonde nasogastrique.
Matériel nécessaire pour poser une SNG
- sonde naso-gastrique selon l'indication :
- sonde de salem : aspiration
- sonde de Levin : alimentation entérale
- sonde de Faucher : lavage gastrique
- seringue de gavage (seringue de 50CC à embout en forme de cône)
- stéthoscope
- lubrifiant ou eau stérile
- réniforme
- sparadrap
- compresses non stériles
- paire de gants non stériles
- SHA
- verre d'eau
- obturateur à sonde pour boucher l'orifice
- champ absorbant non stérile
Contre-indications à la pose de sonde nasogastrique
- Antécédent de traumatisme facial : la sonde peut alors s'introduire dans des cavités insoupçonnées
- Antécédent de chirurgie de l’estomac et/ou de l’œsophage
Technique de pose de sonde nasogastrique
Autant que possible, le patient sera à jeun : si vous avez la possibilité de prévenir le patient plusieurs heures avant ou la veille du soin, c'est idéal. En cas d'urgence évidemment, on fait avec !
- Avant le soin, demandez au patient s'il a déjà eu un traumatisme facial ou une intervention de l'estomac ou de l'oesophage. S'il répond oui à l'une de ces questions, rangez votre matériel ! Le soin est contre-indiqué.
- Le patient est en position 1/2 assise
- Posez le champ sur la poitrine du patient et le réniforme qui servira à récupérer les éventuels vomissements
- Préparez 2 bouts de sparadrap de quelques centimètres
- Procédez au Lavage des mains simple
- Pour connaître la longueur de la sonde à introduire dans l'oesophage, sortez la sonde de son emballage et mettez-la près du patient : l'extrémité de la sonde se pose au niveau du lobe de l'oreille, maintenez la sonde entre 2 doigt au niveau de la base du nez, changez de mains sans perdre le repère et faites la même chose entre la base du nez et le bas du sternum. Marquez ce dernier point de repère (bas du sternum) à l'aide d'un premier bout de sparadrap
- Lubrifiez l'embout de la sonde
- Enfilez des gants non stériles
- A l'aide d'une compresse, maintenez la sonde nasogastrique perpendiculairement au visage et en orientant vers le bas et introduisez la sonde nasogastrique dans la narine (gauche de préférence, elle est réputée plus simple !). Si le patient est gêné, permettez-lui de se détendre et de respirer sereinement : stoppez l'introduction à une dizaine de centimètres, quelques instants. Quand le patient est prêt, continuez.
- Demandez au patient d'avaler. Cela n'est pas évident quand on n'a rien à manger, donc vous pouvez lui donner un verre d'eau
- Cela permet le passage de la sonde dans l'oesophage et non pas dans la trachée.
- Lorsque vous sentez une butée, demandez au patient de pencher la tête en avant et continuez d'introduire la sonde nasogastrique, cela permet de passer la butée pour ensuite poursuivre jusqu'à ce que vous atteignez le repère en sparadrap, stoppez l'introduction de la sonde : vous devez être au bon endroit !
- Fixez la sonde sur le nez à l'aide du deuxième bout de sparadrap
- Pour vérifier que vous êtes bien dans l'estomac, aspirez un peu de contenu gastrique à l'aide de la seringue de gavage
- Si aucun liquide ne remonte, il est possible de faire un autre test :
- remplissez la seringue de gavage à moitié d'air
- posez le stéthoscope sur le patient, au niveau de l'estomac
- injectez l'air et écoutez le bruit caractéristique qui a lieu à ce moment là dans le stétho
- une fois le test OK, plusieurs conduites à tenir peuvent être suivies selon l'objectif du soin :
- aspiration gastrique ou lavage d'estomac aussitôt
- ou fermer la sonde à l'aide de l'obturateur dans le cas d'une alimentation entérale, car une radiographie doit être faite pour vérifier le bon positionnement de la sonde avant toute alimentation
- éliminer les déchets, assurez-vous du confort du patient, lavez-vous les mains et faites les transmissions comme d'ab !
Complications / Risques
- Inhalation à cause d'une sonde placée dans la trachée par erreur : le patient peut tousser ou avoir du mal à respirer, la sonde doit alors être retirée immédiatement. Cette complication est repérable grâce au test du stéthoscope.
- Epistaxis (saignement de nez) : généralement ils sont minimes et ne nécessitent pas de compression mais veillez tout de même à ce que ça ne parte pas en hémorragie, vérifiez dans les narines mais aussi la gorge
- Sonde placée par mégarde dans un renfoncement inhabituel chez les traumatisés faciaux, d'où l'importance de ne pas poser la sonde par voie nasale chez un patient avec ATCD de trauma facial.
Ablation de la sonde naso-gastrique
Après avoir vérifié que le patient a des gazs, la sonde est clampée 2h puis mise en aspiration discontinue jusqu’aux premières selles. Vous pouvez alors enlever la sonde :
- procédez au lavage des mains simple
- Mettez des gants non stériles
- Posez un champ non stérile ou une alaise sur la poitrine du patient
- Clampez la sonde pour éviter les projections venant de l'estomac ou de la sonde ou laisser le système de recueil branché à la sonde.
- D'un seul geste, à la fois doux et franc, enlevez la sonde
- Assurez-vous que le patient n'ait pas de signes hémorragiques ou de douleurs suspectes, tout en le rassurant sur les éventuels petits crachats de sang et douleurs dans la gorge, provoqués par le passage de la sonde dans l'oesophage et la gorge
Eliminez les déchets et faites vos transmissions
La sonde nasogastrique fait aussi peur au patient qu'à l'étudiant infirmier qui pose sa première SNG. Bon d'accord, le patient a peut-être plus peur quand même ! Mais il faut savoir que ce soin engendre beaucoup d'appréhension et qu'il est nécessaire que l'étudiant en soins infirmiers sache gérer sa crainte afin de ne pas la communiquer au patient car il doit être détendu et coopératif pour ce soin, notamment au moment de tousser. Le relationnel a toute son importance, dès la préparation du soin où le soignant explique ce qu'il va faire et ce que le patient devra faire pour que la pose de sonde nasogastrique se passe au mieux possible.
Grille AGGIR : évaluation de l'autonomie des personnes âgées
Définitions, concepts et utilisation de la grille AGGIR pour les soignants, ou futurs. On cherche ici à évaluer l'autonomie de la personne âgée afin d'envisager ou non une aide financière pour être soigné correctement.
Définition et concep
Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources : voilà ce que signifie (...)
Faire et surtout... comprendre une glycémie capillaire !
Récemment, si vous suivez un tout p'tit peu l'actualité, vous avez entendu parler de projet de loi rendant légale la réalisation de glycémies capillaires par les aides-soignantes. En soi, l'acte technique est simple, même s'il donne parfois du "doigt à retordre" !! Par contre, c'est (...)
Virginia Henderson : qui est cette femme dont le nom hante l'esprit des infirmiers ? :-)
Parce qu'elle a conçu un système d'évaluation des besoins des patients, Virgina Henderson est très connue. Biographie, histoire, naissance des 14 besoins...
Biographie en bref
Née en 1897, Virgina Henderson a vécu presque 100 ans, décédée en 1996. Il faut croire qu'elle appliquait son concept des 14 (...)