
Pour tout soin infirmier, appliquez les règles essentielles à savoir :
Vérifier la prescription médicale, l'identité du patient, les contre-indications éventuelles
L'intégrité du matériel, sa date de péremption
Les règles d'hygiène élémentaires (lavage des mains, ports des gants, asepsie...)
Lisez les transmissions avant le soin et faites vos transmissions après.

Mécanismes physiopathologiques
L'artère coronaire qui tapisse le muscle cardiaque est la seule à l'alimenter en oxygène. Sans elle le coeur ne peut pas fonctionner. Or, il arrive que des plaques d'athéromes (des plaques de graisses / lipides, dont la présence est augmentée en cas d'hypercholestérolémie), ou qu'un caillot sanguin (amas de sang solidifié, coagulé) se forme et se retrouve coincé dans l'artère coronaire. On a donc deux formes d'infarctus possibles : soit par athérosclérose soit par thrombose. Dans les 2 cas, l'artère coronaire est bouchée, le sang ne passe plus. Le coeur jouant normalement un rôle de pompe ne peut plus assurer ses fonctions principales et surtout, il ne peut plus vivre puisqu'il ne reçoit plus d'oxygène habituellement transporté par le sang. Il meurt et avec lui, le corps entier meurt si rien n'est fait.
Comment en arrive-t-on à l'infarctus ?
Facteurs de risque
Le mode de vie joue énormément sur le risque de déclencher un infarctus du myocarde : il faut ainsi éviter les nombreux facteurs de risque bien connus des services de cardiologie comme :- le stress
- l'hypertension
- le cholestérol
- leDiabète de type 1 ou
- Diabète de type 2
- le surpoids/obésité
- le tabagisme
- l'angor
- l'artérite
- la sédentarité
- la consommation dalcool
- l'hérédité
- le genre sexuel (plus d'hommes touchés que de femmes)
- l'âge (après 65 ans ou après la ménopause pour les femmes, il y a plus de risques de faire un infarctus)
Alimentation saine pour diminuer les facteurs de risque
Des mesures hygiéno-diététiques sont à prendre pour tous : bien manger pour éviter le cholestérol, le diabète, l'obésité n'est pas simple et le patient a besoin de conseils adaptés, parmi lesquels : - Alterner viande et poisson (moins de mauvaises graisses, pour moins de cholestérol) - Manger des fruits et légumes chaque jour - Les omega diminuent le mauvais cholestérol : saumon, thon, noix, huile de colza... en quantité raisonnable quotidienne (ne font pas grossir) - Manger peu le soir avec pas ou peu de féculents : cela évite de prendre du poids - Eviter les sodas, préférer un peu de jus de fruits 100% pur jus, un verre par jour - Ne pas mettre de sucre dans le caféAutres actions pour diminuer les facteurs de risque
Ne pas fumer, ne pas boire d'alcool et faire du sport, un sport qui fasse du bien au coeur et au moral tant qu'à faire! L'idéal est d'avoir une activité physique régulière, ce qui est le meilleur compromis pour la santé en général : 30 minute de marche rapide chaque jour, c'est gratuit, sans aucune contrainte. Enfin, diminuer les facteurs de risque est un très bon point mais cela n'est pas suffisant. Les personnes à risque doivent savoir reconnaître les symptômes pour réagir à temps en cas d'infarctus. Consulter son médecin régulièrement, suivre le programme des consultations chez le cardiologue sont aussi essentiels pour éviter la survenue d'un infarctus du myocarde. Les signes de l'Infarctus du Myocarde (appelé IDM dans le jargon des soignants) sont très caractéristiques, même si parfois ils peuvent passer inaperçus. Il est ainsi assez simple d'éduquer un patient et à sa famille pour qu'eux-même parviennent à les déceler. Si vous n'êtes pas très au clair avec la définition et les mécanismes physiopathologiques de l'infarctus, rendez-vous ici.Symptômes de l'infarctus chez la femme
Chez les femmes, il faut toujours suspecter des symptômes d'infarctus devant les signes suivants :- Sensation de mal-être / malaise général, parfois confondue avec une crise d'angoisse
- Essoufflement
- Palpitations inhabituelles
- Asthénie (forte fatigue) persistante
- Nausées, vomissements, sueurs, douleurs dans le creux de l’estomac, parfois pris pour des problèmes digestifs.
Symptômes de l'infarctus chez l'homme
Les sensations d'étau au niveau de coeur ou autre douleur doivent alerter. Cependant, elles ne sont pas systématiques. Parfois, seule une douleur au bras ou dans la mâchoire est ressentie, voire aucune douleur.- Douleur thoracique (brutale ou progressive, par période) : en arrière du sternum, avec sensation d'oppression du coeur, de brûlure voire de serrement (on parle de douleur en étau) ou même de broiement.
- Irradiation : la douleur peut aussi se faire sentir dans le membre supérieur gauche (parfois le droit ou les deux) ou la mâchoire
- Agitation/angoisse : la personne a les traits tirés, semble fatiguée, elle a du mal à tenir en place tellement l'angoisse est prenante. Le maintien de la poitrine signifie l'ampleur de la douleur et l'angoisse majeure qu'elle provoque.
- Malaise : par manque d'oxygénation, il est possible de perdre connaissance, de devenir inconscient, de mourir
- Digestif : nausée, vomissement, éructation
- Paramètres vitaux : tachycardie, dyspnée, hypotension, légère hyperthermie 48h après le début de l'infarctus
Des symptômes brutaux ou pas
On a trop souvent en tête le cliché du film ou un homme de 50 ans en surpoids s'effondre en serrant sa poitrine... En réalité, l'infarctus n'est pas forcément brutal, il peut commencer doucement et s'aggraver sur plusieurs jours.Diagnostic de la crise cardiaque
Devant un malaise de cause inconnue, il faut immédiatement faire le lient avec le mode de vie et les facteurs de risque d'infarctus de la personne : tabagisme, obésité etc. Le diagnostic de l'infarctus du myocarde ne s'arrête pas à l'analyse des signes cliniques. Les résultats d'examens complémentaires permettent d'appuyer le diagnostic :- L'électrocardiogramme (que seul un médecin peut interpréter) = ECG
- Le bilan sanguin :
Traitements
Dans un premier temps, le traitement de la crise cardiaque se fait par administration de thrombolytiques en urgence. Il s'agit de médicaments permettant de résoudre le caillot à l'origine de l'accident cardiaque, à administrer dans les 6h qui succèdent l'IDM de préférence, même s'il aide aussi après ce délai. Autres traitements médicamenteux administrés en cas de crise cardiaque :- trinitrine
- héparine
- anticoagulant
- aspirine (pour son effet anticoagulant)
- bêtabloquants
- angioplastie transcutanée
- stent
- pontage coronarien
Séquelles et complications de l'infarctus
L'IDM crée une angoisse qui marque généralement le patient à vie. Les changements de mode de vie sont souvent inéluctables pour évider de plus graves conséquences : survenue d'un second infarctus, avec plus de risques de décès. Il peut ne pas y avoir de séquelles, mais selon la gravité de l'accident cardiaque on peut retrouver comme complications à court et long terme :- AVC
- insuffisance cardiaque chronique
- artériopathie oblitérante des membres inférieurs
- oedème aigu de poumon
- phlébite
- embolie pulmonaire
- péricardite
Après l'infarctus : adapter le mode de vie
Grossièrement, il y a deux catégories de réactions :- ceux qui déclenchent un stress post-traumatique et qui de fait, ont des difficultés à diminuer leur stress, facteur de risque pourtant important
- ceux pour qui l'infarctus déclenchent une prise de conscience positive, avec un changement de mode de vie bénéfique physiquement comme moralement
- faire du sport après un infarctus, de manière régulière et modérée. Cependant, cela doit se faire après avoir réaliser un test d'effort.
- manger équilibré
- éviter le stress (certains malades se réorientent professionnellement pour s'épanouir enfin)
- se détendre, faire des choses qu'on aime (activité artistique sans exposition au stress, yoga, relaxation, piscine...)
- consulter régulièrement le médecin et bien observer le traitement
Rôle propre IDE face à l'IDM
D'elle-même, l'infirmière réalise plusieurs actions visant à maintenir l'état de santé le plus stable possible, à déceler d'éventuelles complications. Les actions IDE du rôle propre : - Position assise ou demi-assise du patient : favoriser une bonne respiration/oxygénation, diminuer l'angoisse - Repos strict au lit : tout effort peut aggraver la situation, risque de malaise. - Mise en place d'une surveillance des constantes par monitoring (pression artérielle, pulsations, saturation, ECG, alarmes) - Mise à disposition de la sonnette avec éducation du patient : appeler en cas d'aggravation des douleurs, de malaise... : refaire ECG en cas de douleur supplémentaire - Informer le patient et répondre à ses questions de manière à le rassurer, le soutenir - Vérifier la présence du matériel nécessaire : trinitrine, héparine, anticoagulant, Antalgique... - Prévention des complications liées à l'alitement (éviter escarres, thrombose, constipation...) - Surveiller l'apparition d'éventuelles complications de l'IDM : récidive, oedème aigu de poumon, phlébite, embolie pulmonaire, péricardite (et donc connaître les signes de chacun sur le bout des doigts!!! :))Rôle sur prescription (ou protocoles)
Généralement, les équipes de soins infirmiers (en cardiologie et dans les autres services) ont prévu des protocoles pour les urgences dont l'infarctus. L'infirmière peut ainsi agir rapidement ou solliciter le médecin pour la prescription d'actions IDE : - Bilan sanguin selon prescription ou protocole (peut contenir : NFS, Gr RHésus, Troponine, myoglobine, CPK, ASAT ALAT, LDH, cholestérol...) - Pose de perfusion aux deux bras - Programmer selon prescription ou protocole : ECG, échographie cardiaque, holter, coronarographie - Gaz du sang : surveillance de l'hypoxie - Administration des thérapeutiques : ->Trinitrine en seringue électrique le plus tôt possible pour limiter la nécrose du myocarde -> Anticoagulant (risque de phlébite lié à l'alitement et au muvais état du système cardiovasculaire) ->Antalgique ->Oxygénothérapie pour pallier à la difficulté d'oxygénation du corpsSoins infirmiers à long terme // infarctus
L'éducation du patient en complément des informations données par le médecin est majeure pour éviter la récidive d'infarctus à moyen ou long terme : - Diminuer les facteurs de risque : cholestérol, diabète, surpoids, hypertension, tabagisme, sédentarité... - Savoir réagir en cas de symptômes : appeler le 15, prendre une dose de Trinitrine, rester assis, calme...Publié dans la catégorie Cardiologie par Lucie Manet le : 03-02-2020 14:47
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